Mon éthique en tant que photographe de Nature

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Cher-e-s ami-e-s de la Nature, dans cet article, je souhaite m’entretenir de mon éthique en tant que photographe de Nature amateur et des règles que je suis.

La photographie animalière a pour caractéristique principale de photographier des animaux (si si …). Ces derniers n’ont rien demandé et, par dessus tout, ne souhaitent pas être dérangés. Le photographe animalier, qu’il soit amateur ou professionnel, a donc une forte responsabilité sur ses épaules quant à l’impact qu’il a sur l’environnement naturel qu’il foule de ses pieds.

Mon objectif premier est de faire aimer la Nature afin que chacun d’entre nous la protège et la préserve. Pour cela, j’ai choisi de pratiquer la photographie de Nature. Cela me donne énormément de plaisir mais il doit y avoir des limites. Aussi, au gré de ma pratique et de mes réflexions, voici mes quelques bonnes pratiques de photographie animalière

Ainsi, lors de mes billebaudes, dans la campagne proche de mon habitation :

Rougequeue noir / Phoenicurus ochrurosJe préserve

  • Je ne laisse aucun déchet sur place ;
  • Je ne m’approche pas des lieux de nidifications ou des terriers ;
  • Je fais attention où je marche ;
  • Je ne poursuis pas un animal si celui-ci s’enfuit à mon approche ;
  • Je ne touche pas mes sujets photographiques. En particulier, je ne déplace pas les animaux pour les mettre dans des conditions qui pourraient être « meilleures » photographiquement.

Je ne détruis pas

  • Je n’emporte pas de paires de ciseaux pour couper les brins d’herbe qui gêneraient la prise de vue ;
  • Je ne cueille pas les fleurs ;
  • Je n’emporte pas les animaux chez moi, toutes les prises de vue sont réalisées in-situ ;
  • Je ne fais pas des milliers de kilomètres en avion (bien polluant) pour faire des photos d’une espèce animale inconnue dans ma région. Des photographes locaux le font sûrement mieux que ce que je ferais.

De la même manière que j’essaye de ne rien détruire :

Je n’ajoute rien non plus

  • Je n’apporte pas de faux arrières-plans ;
  • Je ne vaporise pas d’eau ;
  • Je n’utilise pas d’appeaux ou d’appâts pour attirer les animaux, à moi d’aller à leur rencontre, pas l’inverse.

Pour ce dernier point, il est vrai que je nourris les oiseaux pendant l’hiver mais uniquement dans mon jardin.

Bref, pour moi, et vous l’aurez compris, mon éthique photographique peut se résumer à :

Rien ne peut justifier de modifier la Nature pour une photo, ou un ego, ne serait-ce qu’un peu.

Bordure ensanglantée / Diacrisia sannioJe la respecte et la préserve autant que je le peux. Je fais de la photo pour me faire plaisir et pour promouvoir notre belle Nature : je ne veux pas la dénaturer par ma pratique. Alors, il est évident que je suis heureux de « réussir » une belle photo, de voir que certaines de mes photos sont aimées, j’essaye de participer à des concours (sans beaucoup de réussites), mais en aucun cas,  je ne veux déroger à mes principes, car cela ne serait plus en accord avec mes objectifs :

Faire aimer la Nature telle qu’elle se présente. Je fais des photos de la Nature telle qu’elle est, pas de la Nature telle que j’aimerais qu’elle soit.

Enfin, je suis conscient que mon comportement est perfectible. J’aimerai, par exemple, partir avec un sac pour ramasser les détritus que je vois mais je suis déjà très encombré avec le matériel photographique. A défaut, je discute énormément autour de moi du respect que nous devons à la Nature.

Merci beaucoup d’avoir lu jusqu’au bout. N’hésitez pas à me dire dans les commentaires si vous avez des idées d’amélioration. De la même manière, dites-moi ce que vous pensez de mes « bonnes pratiques » et de mon éthique toute personnelle 🙂

Sébastien Majerowicz

PS : J’aime beaucoup le « coup de gueule » poussé par David Wolberg en début d’année 2017. Je  vous encourage à aller voir l’entrevue que vous pouvez lire. Il insiste sur les dérives graves et préjudiciables pour la Nature, juste pour avoir une photo ou pour flatter un ego …

PPS : Pour approfondir encore le sujet, n’hésitez pas à lire l’excellent article sur l’Éthique du photographe écrit par Adrien Coquelle.

PPPS : Dans cet article, je suis conscient que je pratique l’apologie du « je ». Ce n’est en rien pour me mettre en avant. Mais c’est pour insister sur le fait qu’il ne s’agit que de ma pratique de la photographie animalière. Chacun est, évidemment, libre de voir midi à sa porte.

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